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DISTRICT 1520
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Immersion |
par Benoît
FAUCONNIER
L’amitié internationale sur les bancs du lycée
Vingt-six étudiants étrangers ont été accueillis vendredi soir
au lycée Saint-Paul. Ils resteront en France un an, répartis dans des
familles et lycées de tout le Nord - Pas-de-Calais...
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IL est blond, mesure au moins 1,85 m, est âgé d’environ
dix-huit ans et semble un peu perdu, dans la salle du réfectoire du lycée
Saint-Paul.
Cet étudiant de nationalité suédoise va passer, comme vingt-cinq
autres jeunes venus d’une dizaine de pays du monde, une année en
France. Il y suivra une scolarité (presque) normale, intégré dans une
classe de première ou de terminale dans un lycée de la région Nord -
Pas-de-Calais. Sa famille d’accueil est allée le chercher à l’aéroport
et pour l’instant, la timidité l’emporte. « Tu parles français
? » Réponse attendue : « Un tout petit peu... » Avec
l’accent, bien sûr. « Hé bien go on ! », lui indique Hugues
Polvèche, coordinateur chargé de l’accueil des étudiants étrangers.
Direction le groupe d’étudiants fraîchement débarqués. Une prise
de contact disons... directe.
L’opération « d’échange d’étudiants » est chapeautée et
financée en partie par le district 1520 du Rotary international.
Vendredi soir, le lycée Saint-Paul a servi de centre d’accueil pour
tous ces jeunes étrangers, afin de prendre un repas en commun, avant
d’être dispersés dans les familles. Vingt élèves viennent
d’arriver, six sont déjà présents depuis le mois de janvier. Dans
le même temps, autant de jeunes Français ont pris leur envol pour les
Etats-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande...
« Accueillir un étudiant étranger, ça enrichit le jeune qui en bénéficie,
ça enrichit la famille qui reçoit, puis l’ensemble du lycée et de
la classe où il est intégré », argumente M. Delesalle, proviseur
du lycée Saint-Paul.
Son établissement accueille cette année un Mexicain, une Sud-Africaine
et une Néo-Zélandaise. Les autres jeunes iront à Béthune, à
Dunkerque, à Lille ou à Arras... L’âge des participants oscille
entre 18 et 20 ans. Une jeunesse qui fait figure « d’ambassadeur
de son pays en France et le Français, ambassadeur de son pays à l’étranger
», estime Hugues Polvèche.
Une « mission » régie par des règles strictes : les jeunes ne
doivent pas conduire, travailler, se droguer, boire de l’alcool ni
avoir de petit(e) ami(e).
Une expérience malgré tout enrichissante, à en croire quatre jeunes
Françaises revenues de leur année scolaire étrangère entre juin et aôut.
Un objectif :
repartir à l’étranger
Lucy, 18 ans, est allée un an en Argentine. Six mois de lycée
et six mois d’université pour une première année de professorat. «
Mon but était de parler espagnol. C’était pour découvrir une
nouvelle culture, l’indépendance. Pour le plaisir de vivre quelque
chose de différent. Et partir à l’aventure dans un pays complètement
inconnu. »
Et maintenant ? « On est parfaitement bilingues », raconte
Marianne, 18 ans, qui est allée à Springfield, dans le Missouri, aux
Etats-Unis : « J’y suis allée après le bac. Je me suis tellement
éclatée... Je viens de Lille, une grande ville où on joue sur les
apparences. Et là-bas, pas du tout. C’est une petite ville de 300 000
habitants quand même. On arrive, on ne connaît personne et on repart,
on a des amis partout. J’ai un super copain au Vénézuela, je dois y
aller ! »
Claire a 17 ans. Elle a habité une année au Canada. « C’était génial,
au milieu de nulle part, j’ai skié comme une folle. Et maintenant,
j’ai la "bougeotte". Deux semaines après mon retour, je
suis allée en Allemagne. On veut découvrir plein de choses, aller
partout... »
Et au début, pas trop difficile de quitter la famille, les amis, voire
les petits copains ? « Au début, oui, j’ai eu très peur de
partir mais une fois qu’on est arrivé... Les Canadiens sont tellement
chaleureux, affirme Marie, 20 ans, qui s’est retrouvée à une
heure de Toronto. Au niveau des cours, c’est beaucoup plus cool
qu’en France. J’ai pris des cours de guitare, de chant, beaucoup de
sport et des cours d’histoire du Canada. Des choses qu’on n’a pas
ici... »
Et si c’était à refaire ? « Oui, sans hésiter , répondent-elles
en coeur. Le plus dur a sans doute été de revenir mais on veut tous
y retourner... »
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